Année: 2010 Durée: 39' 18'' Dans cet échange de vues, disponible ici en libre écoute, est examiné le rôle de l'histoire du dernier siècle dans les différences entre les visions allemande et française en matière économique. Avant la crise, la France a basé sa croissance sur la stimulation de sa demande intérieure par le soutien à la consommation et une politique salariale accommodante. A l'opposé, l'Allemagne a accru sa TVA et allégé les charges sociales des entreprises. Elle a opté pour la restauration de sa compétitivité et a donné la priorité à l'emploi, en modérant les augmentations de salaire et en acceptant l'émergence d'une classe de travailleurs pauvres. Résultat: l'Allemagne est à la fois championne des exportations et à la traîne en matière de consommation, deux caractéristiques qui déplaisent à ses partenaires européens.
Anton Brende et Frank Baasner soulignent à quel point la mise en place du fond de soutien européen et le rachat d'obligations grecques par la Banque Centrale Européenne heurtent les Allemands, très attachés à l'orthodoxie financière et au respect des règles. Ceux-ci se sentent floués, eux qui ont accepté en 1999 de renoncer au deutsche mark, monnaie solide et fierté nationale, pour un euro censé être de même nature. Cette constatation sonne comme une mise en garde ...
Intervenants: Marion Gaillard, historienne et maître de conférences à Sciences Po Paris, Anton Brender, économiste chez Dexia Asset Management et Frank Baasner, directeur de l'Institut franco-allemand de Ludwigsburg. Source: France Culture - Du grain à moudre - France - Allemagne : les divergences s'expliquent-elles par l'histoire économique des deux pays (inflation, déflation...) ? Ecouter également Le redoutable problème de l'endettement public, L'euro risque-t-il d'exploser ?, France, Allemagne: qui est le mauvais joueur ?, La cigale grecque (française ?) et la fourmi allemande {enclose euro_le_sacrifice_des_Allemands.mp3} Télécharger | 13824 Kb | Année: 2006 Durée: 24' 59'' Dans cette interview disponible en libre écoute, l'économiste Jacques Sapir défend la restauration du protectionnisme. Son argumentation est particulièrement limpide: l'histoire économique réfute le crédo libéral qui dit que la libéralisation des échanges profite à tous les pays en concurrence. Par ailleurs, Jacques Sapir explique que l'ouverture des marchés rend difficilement applicable l'instauration d'une réglementation écologique ou la mise en place d'une politique sociale progressiste: les coûts supplémentaires induis pour les entreprises génèrent un avantage concurrentiel au bénéfice des sociétés qui opèrent dans les pays qui n'imposent pas ces règles.
Jacques Sapir propose une forme éclairée de protectionnisme: en premier lieu, les droits de douane ne doivent pas frapper les pays dont la productivité est trop basse pour financer des mesures écologiques ou sociales. Ensuite, s'appliquant à des pays de niveaux de productivité similaires, les droits doivent être calculés de manière à rétablir une concurrence équilibrée entre pays vertueux et pays laxistes. Le produit des taxes ne doit pas servir à accroître les recettes fiscales, mais à financer des aides aux pays moins-disant afin qu'ils se mettent progressivement à niveau sur les plans environnemental et social.
L'économiste explique très clairement le mécanisme par lequel le libre-échange aboutit à imposer aux pays responsables les pratiques des pays libéraux, enlevant de ce fait toute possibilité de choisir une politique sociale et de l'environnement responsable.
Cette interview, dense malgré l'efficacité du propos, suscite beaucoup de réflexions et gagne à être écoutée plusieurs fois ! Source: Des sous et des hommes - émissions passées Ecouter également Hervé Juvin, le renversement du monde, Libéralisme, écologie et Europe, Peut-on apprendre de la mondialisation au 19è siècle ? Petit cours d'économie politique, La mondialisation expliquée par Jean Ziegler, Emmanuel Todd - l'Europe peut-elle faire baisser la pression de la mondialisation ?, Serge Halimi sur "Le grand bond en arrière", Néolibéralisme: mise en concurrence généralisée et démocratie, L'Europe peut-elle se vouloir écologique ? {enclose Pour_un_neoprotectionisme_ecologique.mp3} Télécharger | 8787 Kb | Année: 2010 Durée: 23' 35'' Cet entretien en libre écoute avec 2 économistes sur la question de l'endettement des pays occidentaux fait apparaître de nouvelles données sur cette problématique: une étude américaine récente couvrant 2 siècles d'endettement des nations de différentes parties du monde montre l'existence d'un seuil critique d'endettement de 90 % du PIB. En deçà de ce seuil, la croissance annuelle moyenne des économies se situe aux alentours de 3.5 %. Passé cette limite, la croissance tombe à 0. Une découverte préoccupante lorsque on sait que l'endettement des pays occidentaux suite à la crise s'élève globalement à 98 % du PIB !
Les Etats se sont déjà trouvé en situation de sur-endettement, notamment au sortir de la seconde guerre mondiale. Néanmoins, la croissance élevée qui a résulté des besoins de reconstruction, accompagnée d'une forte inflation - les fameuses 30 Glorieuses -, a permis de rembourser les emprunts.
Jean-Luc Buchalet examine l'archétype du pays sur-endetté qu'est le Japon, lequel fait face de surcroît - tout comme l'Europe - à un problème de vieillissement de sa population. Comme l'explique l'économiste, le Japon, malgré un contexte économique plus favorable que celui de l'Europe aujourd'hui, s'est enfoncé dans la spirale de la dette, qui atteint aujourd'hui 218 % du PIB.
Pierre Sabatier évoque quelques pistes de solution: si l'on considère que depuis les années 80 les inégalités de revenu se sont notablement accrues au profit des plus aisés, la tendance pourrait bien être une charge fiscale renforcée sur les hauts revenus afin de financer l'effort de désendettement sans peser sur la consommation de la classe moyenne ... Source: Canal Académie - PAG776 L’endettement public, ce terrible fardeau... Une étude du Cabinet PrimeView Ecouter également France dans 6 mois - la dictature ou l'insurrection ?, Crise économique: le nouveau millésime arrive, Olivier Delamarche sur la crise qui couve ..., Débat homérique, l'EUROSION s'accélère !, La quadrature de l'euro, Zone euro, éclatement dans les dix-huit mois ?, Crise: l'Irlande secourue, et après ?, Création monétaire et endettement, Faut-il sortir de la crise par la croissance ou par la rigueur ?, Soutien à l'euro - le sacrifice des Allemands, L'euro risque-t-il d'exploser ?, Jacques Attali: tous ruinés dans 10 ans ?, France, Europe, la rigueur s'annonce A consulter: pour les visiteurs suisses, l'évolution exemplaire de l'endettement public de cet Etat entre 2005 et 2009 {enclose Le_redoutable_probl_de_l_endettement.mp3} Télécharger | 8298 Kb | | Année: 2010 Durée: 39' 36'' La question constitue l'objet de ce débat entre économistes disponible en libre écoute. Comment se fait-il que l'euro soit la cible des marchés alors que la livre et le dollar, assortis d'un déficit de plus de 10 % du PIB contre 6 à 7 % dans son ensemble pour l'euro, sont épargnées ? Eric Chaney, économiste, explique que ce paradoxe provient de l'absence de solidarité fiscale au sein de la zone euro: aucun pays membre n'accepte de payer des impôts pour un autre pays en difficulté. De même qu'une chaîne a la résistance de son maillon le plus faible, la conséquence est que le défaut d'un seul pays peut faire s'écrouler l'ensemble.
L'euro était probablement voué à l'échec dès sa naissance en l'absence d'un mécanisme strict de contrôle budgétaire qui aurait forcé les pays "cigales" à une gestion plus rigoureuse. Au contraire, en offrant à ces pays la possibilité, pendant une décennie, de s'endetter à un taux d'intérêt inférieur à leur taux d'inflation national, l'euro a favorisé la création de bulles spéculatives (Espagne) ou l'explosion des déficits publics (Grèce, Portugal).
Maintenant, il faut choisir entre Charybde et Scylla, entre la rigueur qui tue la croissance, donc réduit les rentrées fiscales et la capacité de rembourser la dette publique, et la relance qui restaure la croissance, mais gonfle les déficits.
Remarquons que le 3ème terme de l'équation, représenté par la soutenabilité de la croissance sur le plan environnemental, n'a toujours pas sa place dans le discours des économistes.
Intevenants: Eric Chaney, économiste, Agnès Bénassy-Quéré, directrice du CEPII, Philippe Simonnot, économiste. Source: France Culture - Du grain à moudre: L’euro peut –il s’effondrer, la zone euro peut –elle éclater ? Ecouter également Le redoutable problème de l'endettement public, Jacques Attali: tous ruinés dans 10 ans ?, France, l'heure des comptes, Retour à la crise des années 30 ? {enclose L_euro_risque-t-il_d_exploser.mp3} Télécharger | 13929 Kb | Année: 2010 Durée: 41' 01'' Cet enregistrement disponible en libre écoute traite du développement économique de l'Afrique. Plusieurs pays africains connaissent une croissance économique importante depuis une dizaine d'années. Des études montrent que cette évolution n'est pas due uniquement à l'augmentation du prix des matières premières. Certains économistes affirment que l'Afrique est sur le point de vivre un réveil comparable à celui de la Chine. Toutefois, l'intérêt de cet enregistrement est de nous faire prendre conscience d'une caractéristique socio-culturelle de l'Afrique qui n'est pas sans influence sur son développement économique:
Comme l'explique Moussa Konaté, éditeur au Mali, l'individu africain existe d'abord comme membre de sa famille élargie. En conséquence, lorsque un Africain réussit sur le plan économique, il est tenu d'en faire bénéficier les membres de sa famille, même les plus éloignés, sous peine de "mourir" socialement. Cela explique le développement passé d'administrations pléthoriques dû à la nécessité d'offrir des postes à des membres du clan, qui plus est sans considération de leur compétence réelle. On peut légitimement penser que cet aspect de la culture africaine joue un rôle dans le caractère cleptocratique de certains dirigeants africains ...
S'expriment dans cette émission Jean Michel Severino, ancien directeur général de l'Agence Française du Développement, Moussa Konaté, éditeur au Mali et Erik Orsenna, économiste et écrivain. Source: France Culture - Du grain à moudre: Une nouvelle Afrique est-elle en train de naître ? Ecouter également Dambisa Moyo, l'aide fatale, L’or noir africain : nouvel Eldorado ? {enclose L_Afrique_malade_de_sa_solidarite.mp3} Télécharger | 14424 Kb | Année: 2010 Durée: 17' 33'' Dans ces deux interviews rassemblées ici en libre écoute, Jacques Attali donne sa vision - sombre - de l'avenir de l'Europe: jusqu'à maintenant, les mesures de lutte contre la crise ont été appliquées systématiquement avec retard, ce qui a considérablement augmenté leur coût et réduit leur efficacité. Le mécanisme mis en place pour résoudre la crise grecque, malgré l'importance des montants disponibles, ne convainc pas car la rigueur imposée aux Grecs n'est pas supportable, en plus d'impacter négativement la croissance du pays.
Pour sauver l'euro, la seule solution, selon Jacques Attali, réside dans la création de bons du trésor européens qui permettent d'emprunter au nom de l'Europe, et non plus sous la signature d'un pays isolé, pays qui plus est fragilisé par l'état de ses finances. En résumé, la gestion de la crise, pour l'Union Européenne, passe par plus d'Europe, au détriment des souverainetés nationales. Cela nécessite évidemment du courage politique, et se traduira par des décisions impopulaires.
La seconde interview se concentre plus spécifiquement sur la situation française. Jacques Attali met en garde: les mesures de réduction du déficit public doivent être discutées maintenant afin de se refléter dans le budget 2011. Si l'on veut éviter que la France n'entre dans une dynamique à la grecque dont elle ne pourra plus se sortir, il est impératif de ne pas attendre l'échéance électorale de 2012. Source: YouTube - Jaques Attali : "La crise ne fait que commencer", Dailymotion - Jacques Attali, France-info, 20 05 2010 Ecouter également La crise conduit au fédéralisme européen, selon Jacques Attali, David Mascré. crise, krach, collapsus, Zone euro, éclatement dans les dix-huit mois ?, Crise: l'Irlande secourue, et après ?, La crise revient. Et si la crise était le moyen de construire un monde nouveau ?, Faut-il sortir de la crise par la croissance ou par la rigueur ?, Le redoutable problème de l'endettement public, L'euro risque-t-il d'exploser ?, France, Europe, la rigueur s'annonce, Retour à la crise des années 30 ?, France, l'heure des comptes A lire: "L'unification politique : un théorème généralisé de progression" de Jörg Guido Hülsmann, document prémonitoire écrit en 1997 qui montre comment le surendettement des Etats les poussent vers une gouvernance supranationale {enclose Jacques_Attali_tous_ruines_dans_10_ans.mp3} Télécharger | 6173 Kb | |